Sous la direction d’Ahmed Shara, la nouvelle Syrie démontre son potentiel à établir la stabilité malgré les interventions extérieures, en prenant des mesures fermes pour préserver son intégrité territoriale et son unité nationale. Cependant, pour que ce processus réussisse, il est nécessaire de développer des politiques coordonnées tant au niveau local qu’international afin de contrer les interventions des acteurs extérieurs qui se nourrissent du chaos. Les efforts d’Israël et de l’Iran pour protéger leurs intérêts stratégiques dans la région, qui affaiblissent la structure sociale et politique de la Syrie, ne peuvent être neutralisés que par des politiques étatiques déterminées et inclusives.
La Manipulation des Minorités et la Création du Chaos
Depuis le 8 décembre 2024, une nouvelle Syrie est en train de se construire. L’impact de la révolution et du succès mis en œuvre en Syrie ne se limite pas uniquement à ce pays. On peut même affirmer que l’on se dirige vers un ordre levantin centré sur Damas. En ce sens, la nouvelle administration en Syrie, qui a rétabli son intégrité territoriale et sa souveraineté, pourrait servir de modèle pour la transformation régionale. En effet, dans ce nouvel ordre syrien, sous la direction du président Ahmed Shara, des progrès significatifs ont été réalisés pour préserver l’unité territoriale du pays grâce aux mesures unificatrices du gouvernement.
Dans l’ombre des divisions traditionnelles et des conflits ethniques, la réinstauration de l’autorité étatique met en lumière l’intégration de divers groupes ethniques et confessionnels en Syrie, notamment les Kurdes et les Druzes, au sein de la structure étatique. Cependant, les acteurs extérieurs dans la région, en particulier Israël et l’Iran, interviennent pour fragmenter la Syrie et instaurer un climat de chaos en fonction de leurs intérêts stratégiques. Ainsi, bien qu’ils adoptent des discours opposés, Israël et l’Iran semblent poursuivre des actions convergentes en Syrie. Ces deux acteurs ont en effet cherché à exploiter la transition politique en Syrie et à manipuler la situation à leur avantage. Tous deux ont tenté de nuire à la stabilité syrienne en menant des stratégies ciblées à travers les minorités (Israël via les Druzes, et l’Iran via les Alaouites).
Intégrité Territoriale et Intégration
Sous la direction d’Ahmed Shara, la nouvelle Syrie est entrée dans un processus de reconstruction après de longues années de troubles internes et d’affaiblissement de l’autorité étatique. Dans cette phase de transformation, la protection des frontières nationales et le renforcement du pouvoir central ont été placés parmi les priorités majeures. Bien qu’ils ne représentent pas l’ensemble des Kurdes, tant le YPG/SDG que certaines minorités ethniques comme les Druzes ont été intégrés à la structure étatique à travers des accords signés en mars 2025. Cette intégration joue un rôle clé dans la reconstruction du tissu socio-politique de la Syrie.
Ce processus d’intégration est une preuve tangible des efforts visant à apaiser les conflits ayant marqué différentes régions du pays et à bâtir un État inclusif. Les politiques unificatrices de l’État offrent une perspective encourageante quant au rétablissement de l’autorité centrale tout en évitant la fragmentation. Dans ce contexte, la réussite du nouveau gouvernement syrien à garantir l’intégrité territoriale reflète non seulement le soutien de la population locale, mais aussi sa capacité à résister aux interventions de certains acteurs internationaux. Toutefois, ces avancées restent vulnérables face aux ingérences extérieures et aux conflits d’intérêts des acteurs régionaux.
La Carte Druze d’Israël
Israël, en fonction de ses préoccupations sécuritaires et de ses intérêts stratégiques dans la région, mène des interventions visant à affaiblir le nouvel ordre en Syrie. En particulier après l’effondrement du régime d’Assad, les opérations militaires et les tentatives d’occupation menées par Israël ont constitué des menaces majeures pour l’intégrité territoriale de la Syrie. Le refus d’Israël de reconnaître la validité de l’accord de cessez-le-feu signé avec la Syrie en 1974 et ses efforts pour renforcer sa présence militaire dans le Golan et ses environs sont des exemples clairs d’ingérence extérieure.
Israël présente ses attaques contre la Syrie comme une réponse à des préoccupations sécuritaires ou à des menaces potentielles. Cependant, en parallèle, il cherche à exacerber les différences ethniques et confessionnelles en Syrie afin d’y instaurer un climat de chaos. L’incompatibilité et les tensions que rencontrent certaines communautés, notamment les Druzes, dans leur processus d’intégration au nouveau gouvernement syrien sont utilisées par Israël comme un « instrument de division ». Bien qu’Israël semble défendre ces groupes, son objectif principal est en réalité de saper la stabilité du nouvel ordre et d’entretenir un état de chaos permanent en Syrie. Ainsi, l’affaiblissement de l’autorité centrale et la perpétuation de la fragmentation syrienne servent les ambitions hégémoniques d’Israël dans la région.
Cette stratégie ne se limite pas aux interventions militaires, mais s’étend également à la sphère politique et diplomatique. Les activités de lobbying d’Israël auprès du gouvernement américain, la poursuite des sanctions contre la Syrie et le maintien de son isolement économique illustrent les multiples facettes de cette ingérence extérieure.
Le Discours Alaouite de l’Iran
Face au nouvel ordre en Syrie, l’Iran adopte une politique similaire à celle d’Israël, en misant sur l’instrumentalisation des minorités et la création de troubles régionaux. En particulier dans les zones rurales comme Lattaquié, les interventions des milices soutenues par l’Iran auprès des Alaouites (Alawites arabes) font partie de sa stratégie d’expansion de son influence dans la région. Dans ce contexte, l’Iran cherche à mobiliser les acteurs locaux et à inciter des soulèvements armés contre la nouvelle administration, dans le but de déstabiliser l’ordre interne de la Syrie. De plus, bien qu’une grande partie de ces « civils alaouites » ait obtenu des certificats d’amnistie auprès des centres de réconciliation du nouveau gouvernement syrien, certains se sont néanmoins rebellés de manière armée, déclenchant des événements qui ont coûté la vie à de nombreux civils.
Les attaques des milices pro-iraniennes contre les civils ne se limitent pas à de simples interventions militaires, elles laissent également des cicatrices profondes dans la mémoire collective et exacerbent les tensions ethniques et confessionnelles. Ces actions compliquent davantage le processus de rétablissement de l’autorité étatique et fragilisent la cohésion sociale syrienne. Le fait que l’Iran suive une stratégie similaire à celle d’Israël démontre que ces deux pays cherchent à manipuler la situation en Syrie pour servir leurs propres intérêts à travers des interventions extérieures.
Les politiques de provocation menées par ces deux acteurs externes à travers les minorités syriennes révèlent une stratégie commune visant à affaiblir le processus de transformation politique en cours en Syrie. À long terme, ces ingérences risquent de compromettre sérieusement la stabilité régionale en sabotant les efforts de démocratisation et de reconstruction du pays.
Lutte de Pouvoir Régionale et Manipulation des Minorités
Les politiques d’intervention menées par Israël et l’Iran en Syrie ne se limitent pas à influencer les dynamiques internes du pays ; elles reflètent également une lutte de pouvoir régionale. Chacun de ces acteurs cherche à préserver ses intérêts géostratégiques, considérant la Syrie comme un espace de vide de pouvoir. Cette situation complique le processus de reconstruction de l’autorité étatique syrienne et fait des ingérences extérieures un facteur clé dans le sabotage des efforts de démocratisation du pays.
Au cœur de la manipulation des minorités se trouve la volonté des acteurs extérieurs de remodeler la transformation politique en Syrie selon leurs propres intérêts. Tandis qu’Israël cible le processus de réunification de la Syrie par des opérations militaires et du lobbying politique, l’Iran opte pour une approche similaire en attisant les tensions entre les groupes minoritaires. De telles interventions empêchent le renforcement du pouvoir central, encouragent la résistance locale et soutiennent les efforts visant à maintenir une structure fragmentée.
Le rôle de la Syrie est crucial dans la redéfinition des équilibres de pouvoir régionaux. Historiquement, elle a été l’un des piliers de la stabilité politique au Moyen-Orient. Toutefois, la déstabilisation orchestrée par des interventions extérieures ne menace pas seulement la Syrie, mais également l’ensemble de la sécurité et de la structure politique régionale. Cette évolution doit être suivie de près par la communauté internationale.
Conclusion
Sous la direction d’Ahmed Shara, la nouvelle Syrie a franchi des étapes importantoes dans la restauration de son intégrité territoriale et de son autorité centrale, réussissant à intégrer divers groupes sociaux tels que les Druzes et les Kurdes. Cependant, les politiques provocatrices des acteurs extérieurs, en particulier celles d’Israël et de l’Iran, posent des défis majeurs à la démocratisation et à la reconstruction du pays. Israël, en exploitant le chaos existant et en utilisant les Druzes comme prétexte, tente de mettre en difficulté le nouveau gouvernement, tandis que l’Iran adopte des stratégies similaires en manipulant les communautés alaouites dans les régions rurales.
La manipulation stratégique mise en œuvre par ces deux pays compromet les efforts de restructuration de l’État syrien, affaiblit la cohésion sociale et alimente la résistance locale. Cette situation exige que la Syrie renforce sa résilience face aux ingérences extérieures, non seulement sur le plan militaire, mais aussi sur les plans politique et social. Pour assurer la stabilité politique, il est essentiel de consolider l’autorité de l’État, d’établir des mécanismes démocratiques et de favoriser l’inclusion des groupes ethniques et confessionnels.
L’avenir de la Syrie ne dépend pas uniquement de la solidité de son gouvernement actuel, mais aussi de sa capacité à neutraliser les ingérences extérieures et les stratégies visant à perpétuer le chaos. Dans ce contexte, la communauté internationale joue un rôle clé en soutenant le processus de reconstruction et en minimisant les effets négatifs des interventions étrangères. Ainsi, le renforcement de l’autorité centrale et la promotion de la solidarité sociale apparaissent comme les défenses les plus efficaces contre ces ingérences.
Dans la littérature académique, la réussite d’un processus de démocratisation associé à la préservation de l’intégrité territoriale d’un État est un facteur clé non seulement pour la stabilité nationale, mais aussi pour la paix régionale et mondiale.
En conclusion, sous la direction d’Ahmed Shara, la nouvelle Syrie démontre son potentiel à établir la stabilité malgré les interventions extérieures, en prenant des mesures fermes pour préserver son intégrité territoriale et son unité nationale. Toutefois, pour que ce processus réussisse, il est nécessaire de développer des politiques coordonnées tant au niveau local qu’international afin de contrer les interventions des acteurs extérieurs qui se nourrissent du chaos. Les efforts d’Israël et de l’Iran pour protéger leurs intérêts stratégiques, qui affaiblissent la structure sociale et politique de la Syrie, ne peuvent être neutralisés que par des politiques étatiques déterminées et inclusives.